Créer son premier tatouage

Réfléchir à son premier tatouage est souvent une source d’hésitation, en tout cas, si ça ne l’est pas attention à vous, n’oubliez pas que ce « dessin » vous suivra toute votre vie. À travers cet article, je vous propose mon retour d’expérience, de la réflexion à la réalisation.

Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain

Horace

Faire son premier tatouage

Aussi communément appelé tattoo, le tatouage est de plus en plus populaire et se banalise. Cependant il ne faut pas oublier qu’un tatouage doit avoir une signification et vous suivra toute votre vie. Il est donc important de le réfléchir et de lui donner un sens.

L’origine du tatouage

Sans trop détailler toutes les origines du tatouage originel, il faut savoir qu’à travers le temps et l’espace chaque tribu et chaque peuple avait ses tatouages, ils marquaient souvent les étapes de la vie d’un individu et sanctionnait parfois d’un test de résistance ou d’un rite de passage. On en trouve des traces depuis le Néolithique.
Les tatouages avaient alors une symbolique particulière qui suivait le tatoué tout au long de sa vie et qui parfois évoluait avec lui.

Certains tatouages étaient considérés comme magiques en Asie.

Tatouage féminin de tribu
Tatouage féminin de tribu

Dans les heures sombres de l’humanité, le tatouage servait aussi à marquer les esclaves et des prisonniers ou de manière punitive pour l’humiliation.

Principe du tatouage

Peu importe la zone géographique ou la peuplade, le principe était toujours le même, injecter par une méthode de lésion de l’encre entre le derme et l’épiderme afin de réaliser les motifs voulus.
Aujourd’hui l’acte est moins violent qu’avant, les outils se sont perfectionnés et affinés, mais il reste le même et la pose d’un antidouleur est généralement déconseillé pour la qualité du tattoo à cause, le plus souvent, du changement de fluidité sanguine et l’altération des capacités cicatrisantes de la peau. Vous allez devoir prendre votre mal en patience.

Pourquoi un tatouage ?

C’est vrai ça, pourquoi souhaitez-vous un tatouage ? Rentrons dans le vif du sujet après cet introduction.
Alors ? Parce que vos amis en ont un, parce que c’est trop stylé ? Attention aux raisons éphémères car le tatouage lui ne le sera pas. En dehors du motif qui sera certainement à votre goût, la raison doit avoir son importance sinon vous tomberez dans la tranche des tatoués qui regrettent leur premier tatouage.
Petite parenthèse au passage, les tattoos les plus regrettés sont : les prénoms de conjoints, les formes enfantines (papillons, cœurs, etc), les portraits, les gros tatouages épais impossibles à couvrir.

La bonne raison

Alors comment trouver la bonne raison ?
Vous seul avez la réponse, mais pour ma part, le déclencheur a été très violent : je suis devenu père. Et généralement les enfants, ça reste dans la peau.
Je suis aussi un passionné d’archerie, tireur dans la vraie vie et à travers mes expériences de jeu vidéo. J’avais alors ma base de réflexion, mixer une passion avec ma fille.

Dessin tatouage - Flèche
Premier croquis d’une flèche représentant ma fille

Plutôt dans l’air du temps et assez passe-partout, je suis parti sur cette idée de flèche. Après tout, la flèche montre une direction, elle va généralement de l’avant jusqu’à atteindre une cible, en sommes très positive. J’ai voulu lui donner un sens plus profond car souvent la course d’une flèche s’arrête à son but. Mais ici, une fois plantée, cette flèche poussera.

De l’abstrait et du flou

Et si vous seul aviez la signification complète de votre tatouage ?
Prenez cette flèche, si je ne vous l’avez pas indiqué vous m’auriez dit « c’est une flèche d’indien ». Alors qu’un prénom en toutes lettres par exemple, n’aurait sûrement pas laissé de doute sur la signification.
Laisser le doute et du flou sur la traduction de votre tatouage le rend unique. Parlez-en avec votre artiste tatoueur pour sa conception.

Je vous passe donc les détails cachés et les secrets de mon tatouage et vous fourni directement la version papier terminée.

Dessin de flèche – Tatouage

Quel artiste tatoueur choisir ?

Ici aussi le choix est crucial, car même si le dessin sur papier est plaisant et correspond à votre attente, n’oubliez pas que les traits seront produits sur votre peau, une matière vivante. Sélectionnez donc un tatoueur non pas parce que votre ami y est allé aussi mais parce que votre dessin correspond à son style.
Pour ma flèche, il me fallait quelqu’un qui sache en premier lieu refaire le dessin de manière réalisable sur la peau, mais aussi quelqu’un qui sache tatouer en finesse et en détail.

Où positionner votre tatouage ?

Une question simple et tellement vaste en même temps. Là aussi, vous allez devoir en parler vivement avec votre tatoueur. Souvent lorsque l’on veut se faire tatouer on garde une vague idée de là où ça nous plairait de le voir trôner. Mais cette décision finale doit se réfléchir avec votre tatoueur qui vous aiguillera en fonction de plusieurs critères :

  • la douleur, car selon l’endroit, les aiguilles feront plus ou moins mal
  • l’aspect du tatouage, certaines zones se déforment beaucoup, le tatouage pourrait devenir laid dans certaine position
  • la possibilité de positionnement, oui c’est idiot à écrire mais si le tatouage est énorme, vous n’irez pas le mettre dans le creux de votre main
  • l’usure, on n’y pense que rarement, mais certaines zones du corps s’usent par frottement et renouvellement actif de la peau, la qualité de l’encre pourrait donc s’altérer plus vite

Pour ma flèche, elle allait très bien sur l’avant-bras gauche, côté cœur mais aussi visible lorsque je tiens mon arc.

Tatouage dessiné sur le bras - Flèche
Tracé du tatouage sur l’avant-bras (private joke sur la pomme)

Un tatouage, ça fait mal ?

Un tatouage est-il douloureux ? Ce serait mentir que de répondre « non ». En effet, une aiguille qui vient percer les premières couches de votre peau aura forcément un impact sur vos terminaisons nerveuses. Mais la douleur sera perçue différemment selon les personnes, certains parlerons de griffures de chat, d’autres iront plus loin en parlant réellement de piqûres de guêpe répétées.
Il faudra aussi prendre en compte la zone tatouée, car en effet selon les endroits la douleur sera plus ou moins ressentie car toutes les zones du corps n’ont pas le même nombre de terminaisons nerveuses.

Voici une carte de la douleur, celle qui me semble la plus probable de toutes celles qu’on peut trouver sur internet. Cela dit il existe diverses méthodes pour tester sa sensibilité avant un tatouage, pour cela je vous laisse vous rapprocher d’un médecin qui saura vous conseiller.

Tatouage zones de douleur
Les différentes zones de douleur du corps humain

Pour ma part, voici comment j’ai perçu les choses. Lors des premières marques sur la peau, la douleur est très présente, mais n’étant pas spécialement sensible aux aiguilles c’était maitrisable. Quelques secondes après, le corps fait son travail et le cerveau envoie de l’endorphine, l’encrage devient désagréable mais c’est vite effacé par la curiosité du dessin fraîchement formé et la technicité de l’artiste tatoueur.
Par contre il est vrai que le corps semble calmer des zones très limitées et locales, car lorsque le tatoueur passait tantôt sur le bas du tatouage (la pointe), tantôt sur le haut (l’empennage), la douleur semblait plus vive, comme si le corps n’avait pas eu le temps « d’endormir » la nouvelle zone. Une sorte de latence localisée.

Les tatouages longs à réaliser seront souvent fait en plusieurs fois. Généralement une séance commence à être longue passée les 2 à 3 heures.

Les soins après le tatouage

Un tatouage se soigne car si une aiguille vous perce la peau elle provoque des lésions. Votre corps réagit même immédiatement et la zone tatouée sera rouge, chaude et gonflée pendant plusieurs heures après l’acte.

Réaction normale au tatouage
Réaction normale au tatouage – Rougeurs, saignements légers

Le premier soir, avant d’aller vous coucher, il est recommandé de faire attention aux premiers dégorgements d’encre. On vous conseillera un lavage propre (pas de gel douche, utilisez un savon de Marseille par exemple qui a des vertus antiseptiques), de bien essuyer et d’y passer un baume gras post-tatouage. Ensuite posez des compresses sur votre tatouage et entourez le tout d’un film plastique.
Le lendemain matin, vous verrez que les compresses sont encrées.

Pour les soirs suivants, inutile de répéter l’opération. Pensez simplement que pendant deux semaines, votre tatouage doit rester constamment à l’air et gras grâce au baume. Répétez le cycle : lavage au savon, séchage par tapotement puis passage du baume. Évitez à tout prix l’exposition au soleil. Partez du principe où de toutes manières, l’exposition au soleil abime votre peau et la qualité de votre tatouage, pensez à vous protéger même après cicatrisation.

Les sensations sur la zone tatouée après cicatrisation

Se faire tatouer c’est vraiment une belle expérience, mais avant ça nous avons souvent cette question sur la nudité et la sensibilité de la zone tatouée. Qu’en est-il finalement ?

Je ne serais plus jamais nu

Très franchement, lors de mes phases de réflexion c’est ce que je me disais, après mon tatouage, je ne serais plus vraiment nu. Même s’il est vrai que le dessin qui trône sur votre peau habille le vide de votre corps, vous n’en restez pas moins nu et cette sensation ne change pas vraiment.

Ça chatouille toujours ?

En parlant de sensation, sachez d’ailleurs que vous n’en perdrez aucune, la zone de l’avant-bras ayant reçu le dessin tatoué reste chatouilleuse et le ressenti de toucher est identique à l’autre bras non tatoué.
Je souhaiterais bien avoir des retours de votre part pour savoir si ce ressenti est identique chez vous ou si je reste un cas isolé. Mais dans la logique, je ne vois pas vraiment de raison qui pousserait le corps à limiter ses terminaisons nerveuses à l’endroit précis du tatouage.

Exhibition du tatouage ou jeu de cache-cache ?

En temps normal, lorsque nous nous achetons de nouveaux vêtements, lorsque nous changeons de coupe de cheveux et même lorsque nous nous tatouons nous aimons exhiber avec fierté notre nouvelle acquisition. Même avec le tatouage qui est, j’en suis sûr, bien plus profond qu’un simple nouveau t-shirt, s’il représente quelque chose d’important pour vous sera une fierté supplémentaire et une envie logique d’exhibition.
Pour ma part, même en hiver il m’arrivait de remonter mes manches pour montrer ce tatouage. Avec le temps nous nous habituons et limitons ces « spectacles ». Il fini par faire partie de nous et de notre personnalité.

Et le regard des gens ?

Les détracteurs du tatouage

Ne vous inquiétez pas avec ça, il y aura toujours quelqu’un pour donner son avis et il sera d’autant plus marquant s’il va en contre sens de votre tatouage : trop vulgaire, trop gros, « c’est noir quand même », « c’est beau mais pas sur la peau », « tu sais que tu vas le garder toute ta vie ? », « les patrons n’aiment pas ça », etc.
Heureusement le tatouage devient populaire et de ce fait vous rentrez de moins en moins dans les cases « négatives » que réservent la société aux tatoués.

La catégorie sociale

En parlant de cases « négatives », la société vous rangera sûrement dans la case des gens qui veulent se faire remarquer, comme pour profiter d’une liberté fraichement acquise.
Les docteurs Gittleson et Wallfn ont publié, en 1973, une étude en milieu hospitalier (oui les études de terrain sur les tatoués sont quasiment inexistantes), qui mettait en exergue l’appartenance à des groupes ou gangs bien précis pour chacun des patients, un souci d’imitation qui est resté longuement dans les esprits.

Il ne sera pas rare alors que la population, souvent les personnes âgées, vous regarde du coin de l’œil. Heureusement, avec le temps, ces a priori disparaissent doucement.
Alors réfléchissez longuement à votre tatouage, pas sur un coup de tête, concevez-le toujours avec votre artiste tatoueur et lorsque vous vous sentez prêt, passez le cap !

Tatouage sur mollet
Auteur

Infographiste passionné par son métier, il passe le plus clair de son temps à vouloir tout apprendre et tout savoir faire. Heureusement les journées sont limitées à 24 heures.
Aujourd’hui spécialisé dans la mise en page (maquettiste PAO) et dans le webdesign, il a tendance à déborder sur la 3D et la vidéo quand le temps le lui permet.

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